Publié le vendredi 24 octobre 2025
Olivier Le Poittevin s'apprête à reprendre la mer. Après l’annulation de la première étape de La Mini Transat, obligeant la flotte à s'abriter au Portugal, en raison de conditions météorologiques extrêmes, notre skippeur a rejoint La Palma aux Canaries, où il a remis son bateau en état et s'est préparé au grand défi océanique. Départ demain de Santa Cruz de La Palma, direction Saint-François en Guadeloupe !
C'est une longue traversée de l'Atlantique en solitaire (2 613 milles nautiques théoriques) qui se dresse devant l'étrave du Mini 198 Des Pieds et Des Mains, mais une aventure profondément collective qui s'inscrit dans le sillage d'Olivier Le Poittevin : faire chavirer les préjugés sur le handicap. Montrer que chacun peut trouver sa place. Prouver qu’il est possible d’aller au bout de ses rêves malgré les tempêtes. Ce sont les messages qu’Olivier embarque avec lui à travers cette course mythique.
À la veille de la deuxième étape, il partage avec nous son état d’esprit, entre détermination, solidarité et sa course pour l’inclusion, dans un très bel entretien à lire sur le site internet de notre partenaire, la Fondation OCIRP.

Elle n'a duré que quatre jours avant d'être stoppée par l'organisation face à la violence annoncée d'un puissant ouragan, mais cette première partie de course fut intense pour Olivier, entre avaries, émotions fortes et belles réussites. Morceaux choisis.
"Avant le départ, le dernier brief météo nous annonce un passage de ligne dans du vent léger, ce qui n’est pas pour me déplaire. Le risque de collision sera moins élevé."
Dès les premiers milles, Olivier se positionne aux avant-postes à bord du Mini 198, le plus vieux bateau de la flotte. Le plus légendaire aussi - double vainqueur de l'épreuve dans les années 90.
"Je passe la ligne dans les premiers et j’arrive à la bouée de dégagement en 13e position sur les 90 partants. C'est parti et c'est déjà inoubliable !"

Mais rapidement, les conditions se durcissent : orages, vents forts, casses matérielles. Notre skippeur-administrateur raconte avec humour et lucidité ces moments de tension, notamment lorsqu’il doit grimper en haut du mât pour démêler une drisse (cordage servant à hisser et fixer une voile) :
"Monter au mât me fait peur, mais en fait je n’ai pas trop le choix ! Si je veux rester dans la course, je dois y aller. Je n’ai qu’une chose en tête : monter, monter, monter."
Les complications s’enchaînent alors : spi tombé à l’eau, bout dehors cassé, safran endommagé... Mais Olivier garde le cap.
"J’ai envie de refaire mon retard et les prévisions de vent faible peuvent jouer en ma faveur. Mon bateau a montré de belles performances dans ces conditions."

Finalement, la direction de course annonce l’annulation de l’étape à l'approche de Gabrielle, un ouragan à la progression fulgurante. Contraints et forcés, tous les skippers se mettent à l’abri au Portugal, avant de rallier les Canaries pour la suite de l’aventure.
"Mon rêve était de vivre des émotions fortes et c’est allé au-delà de mes espérances. En quatre jours, j’ai eu des phases de peur, de déprime mais aussi d’ivresse, d’adrénaline et de pur bonheur."
Une fois à bon port, Olivier s’affaire aux dernières réparations et attend la livraison de sa nouvelle voile avant le départ de la deuxième étape, le samedi 25 octobre à La Palma.
"Cela restera gravé dans ma mémoire comme une expérience extraordinaire. Cela dépasse même finalement le rêve de mes trente ans !"
Cap maintenant sur Saint-François en Guadeloupe, seul à bord mais avec une vague de soutiens dans son sillage.